Le sexe, c'est mieux en vieillissant? À en croire la somme de livres, d'articles ou de podcasts qui mettent en avant des recettes et astuces pour «réenchanter» sa vie intime, on a l'impression que s'amorce, dès la moitié de la trentaine, une longue descente vers les limbes de la sensualité. Si cette peur du déclin fait vendre, elle est aussi elle-même entretenue par un tas de représentations qui tendent à montrer la quarantaine comme le crépuscule de la sexualité, dépeinte, au choix, comme inexistante, insatisfaisante ou encore laborieuse. Bref, il y aurait un mauvais génie qui se pencherait sur le lit des quadragénaires pour pourrir leur vie intime. Prophétie autoréalisatrice ou véritable déchéance? Je mise sur la première option.

Des chiffres qui disent la satisfaction sexuelle des quadras

D'abord, il me semble que nous avons tendance à idéaliser un peu la vingtaine, une période durant laquelle on a assez peu de points de comparaison. Les premiers résultats de l'enquête «Contexte des sexualités en France 2023», menée par l'ANRS-Maladies infectieuses émergentes et l'Inserm et publiée le 13 novembre 2024, montrent en effet que la satisfaction sexuelle est relativement stable entre la vingtaine et la quarantaine. En 2023, 51,4% des femmes âgées de 18 à 29 ans se disent très satisfaites de leur vie sexuelle actuelle, contre 48,4% des 40-49 ans. Chez les hommes, la satisfaction est subtilement plus importante à la quarantaine: 42,6% des hommes entre 40 et 49 ans se disent très satisfaits, contre 42,3% des 18-29 ans.

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