Être autiste est loin d'être incompatible avec le fait d'avoir une vie intime. La sexualité des personnes neuroatypiques a seulement quelques particularités propres à leurs sensibilités.
Mettre l'autisme au cœur d'une comédie romantique? L'idée peut sembler saugrenue, tant les représentations habituelles dans la fiction mettent en avant des figures asexuées, coupées de toute possibilité de liens intimes. Pourtant, c'est une insulte et une infantilisation pour les personnes concernées que de suggérer qu'elles n'ont pas de vie affective et sexuelle, même si celle-ci reste souvent un angle mort de la recherche.
C'est le défi que se fixe le film Différente, sorti le 11 juin et actuellement en salles. À rebours des clichés, la réalisatrice Lola Doillon raconte l'histoire de Katia, diagnostiquée autiste à 35 ans et formidablement interprétée par Jehnny Beth, et sa relation tumultueuse avec Fred. Si le film souffre parfois d'une volonté pédagogique un peu trop explicite, il n'en demeure pas moins qu'il dit quelque chose d'important: les personnes autistes, aiment, désirent, baisent.
Seulement, elles le font à leur manière, c'est-à-dire en ne comprenant pas toujours les codes neurotypiques et en suscitant régulièrement l'incompréhension. C'est Katia, qui dans une soirée, ne réalise pas qu'un mec qui lui parle de langues régionales la drague ou qui cherche sur internet comment montrer son affection à Fred et en vient à lui faire un strip-tease façon burlesque, alors que ce n'est pas du tout son truc. Mais c'est aussi Fred, désarçonné tantôt par le besoin de Katia d'être prise dans les bras comme une enfant, tantôt par son attitude décomplexée par rapport au sexe et sa difficulté à faire preuve de tendresse après l'amour.
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