La sexualité lesbienne, coincée entre invisibilisation et pornographie pour hommes hétéros

Même si les choses évoluent un peu avec les nouvelles générations, le constat reste toujours amer pour les femmes lesbiennes, exposées à de nombreuses formes de violences et dont les représentations sont rares ou biaisées.

Intimité·s
6 min ⋅ 24/04/2025

Entre 1942 et 1982, près de 10.000 personnes ont été victimes de mesures de répression pénale de l'homosexualité en France et condamnées pour différents motifs, tels que l'outrage public à la pudeur. Parmi elles, en tout et pour tout, 100 femmes. Dans Réprimer et réparer – Une histoire effacée de l'homosexualité (paru le 2 avril 2025), le sociologue Antoine Idier, maître de conférences en science politique à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, écrit que «la répression pénale a conforté l'invisibilité générale des lesbiennes».

En citant la romancière et militante lesbienne française Monique Wittig (1935-2003), il affirme que nier complètement l'existence du lesbianisme «constitue la pire des répressions»: «La répression touchant les hommes homosexuels signifie que puisqu'elle les combat, la société admet qu'ils existent.» Tandis que les lesbiennes, elles, rencontrent «un autre procédé de rejet plus efficace que le premier: l'ignorance, la censure, la conspiration du silence».

Dans le livre Dans l'arène ennemie – Textes et entretiens 1966-1999 (paru en avril 2024), Monique Wittig rappelle d'ailleurs: «Que peuvent bien faire deux lesbiennes ensemble, se sont demandé les législateurs. Rien, ont-ils répondu dans nos pays latins. Et par conséquent, ils ne nous ont même pas jugées dignes d'être légiférées. Par exemple, si une femme mariée a une relation sexuelle avec une autre femme, ce n'est pas considéré comme un adultère.»

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Par Slate France

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