Intimité·s

La newsletter sexo de Slate, par Laure Dasinieres

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Par Slate France
3 oct. · 4 mn à lire
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«Mon historique Pornhub me fait peur ou me fait honte, (ou les deux)»

Regarder du contenu pornographique amène parfois à ressentir un sentiment de culpabilité. Pourtant, au-delà du côté excitant, l'interdit qui entoure le porno peut aussi avoir des bienfaits psychologiques insoupçonnés.

«Il m'arrive de ressentir une certaine honte ou une forme de culpabilité face aux contenus porno que je recherche: essentiellement avec les mots-clés “gay”, “trans”, “shibari”, “jeune-vieux”, “Owen Gray”, “orgies”. Je ne comprends pas pourquoi je suis excitée par les films gays et le sexe entre hommes, ni cet attrait pour les corps trans. Voir une personne avec des seins et une verge me met dans un état fou. Et j'ai honte de cette excitation et de mon regard sur ces personnes qui deviennent complètement objectifiés. J'ai aussi un peu honte du côté “vieux mecs/jeunes filles”, qui vient nourrir des rapports de domination sur les femmes, mais j'aime les hommes plus vieux, beaucoup plus vieux», raconte Louise, 39 ans, qui déplore avoir l'impression de nourrir des stéréotypes et de réifier des personnes.

De son côté, Mark, 40 ans, signale éprouver une certaine honte dès lors que ses recherches, souvent des noms d'actrices ou des mots-clés tels que «goth», «punk», «cosplay», «asian» ou «femboy», l'amènent vers des contenus «qui exploitent des tropes racistes, envers les asiatiques par exemple, ou lorsque les vidéos mettent en scène des relations plus ou moins incestueuses». Il confie aussi qu'il pourrait être gêné que des proches découvrent son historique: «Certains de mes fantasmes ont une dimension un peu ridicule, par exemple coucher avec une princesse de jeu vidéo. D'autres sont difficilement explicables, comme mon obsession pour les Asiatiques. Et d'autres encore sont juste différents de l'image que je renvoie le reste du temps, comme les femboys

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