Sexe oral, sodomie, masturbation, libertinage, candaulisme, BDSM, jeux de rôle… Même lorsqu'ils sont légaux, les tabous en matière de sexualité demeurent bien présents et suscitent de vives émotions telles que le dégoût, la honte, la culpabilité mais aussi, parfois, de la fascination.
Pour autant, ils demeurent généralement des impensés: leur nature même de tabou nous empêche souvent d'y réfléchir posément. Mettre le sujet sur la table n'est pas dire que tous les tabous sont mauvais par essence, qu'il faut les rejeter en bloc et les transgresser à tout prix. Il s'agit plutôt de penser une sexualité apaisée, à la fois affranchie de normes et de préjugés moraux, religieux et sociaux, et non préjudiciable, reposant sur le consentement mutuel entre personnes majeures.
Se poser ces questions, c'est s'interroger sur une conception neutre de la sexualité, comme le fait Guillaume Durand, maître de conférences en philosophie et bioéthique à l'université de Nantes, dans son livre Sexe et tabous – Jusqu'où peut aller la transgression?, qui est paru à la fin du mois d'août aux éditions Hermann. J'ai eu le plaisir d'échanger avec lui pour cette chronique.
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