Intimité·s

La newsletter sexo de Slate, par Laure Dasinieres

image_author_Slate_France
Par Slate France
5 juil. · 4 mn à lire
Partager cet article :

A-t-on vraiment besoin de sexe pour (sur)vivre?

Ni besoin physiologique ni nécessité impérieuse, c'est avant tout une histoire de désir et de plaisir partagés.

C'est un fait: les Françaises et les Français baisent moins. Selon une étude de l'Ifop pour la marque suédoise de sextoys Lelo, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne, du 29 décembre 2023 au 2 janvier 2024, auprès d'un échantillon de 1.911 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, ils et elles sont en moyenne 76% à avoir eu un rapport sexuel au cours des douze derniers mois, soit une baisse de 15 points depuis 2006. Lorsque ces résultats ont été publiés au début de l'année, sans penser à leurs aspects positifs comme un meilleur respect du consentement, un privilège donné à la qualité ou un réinvestissement de l'amitié, ils ont posé question, voire choqué.

Il faut dire qu'il existe une idée reçue bien ancrée selon laquelle le sexe serait un besoin vital, au même titre que manger, boire, dormir ou respirer. La fameuse pyramide de Maslow ne considère-t-elle pas la sexualité comme un besoin physiologique? Et il n'est pas rare de tomber sur des articles titrant «Voici ce qu'il se passe dans votre corps quand vous arrêtez de faire l'amour» et alertant sur la somme des troubles et maladies qui pourrait advenir en cas d'abstinence. De là à nous dire que si on ne baise pas, on meurt…

Alors, c'est grave docteur? Les Françaises et les Français sont-ils en train de se ruiner la santé en se détournant du sexe? Faut-il faire l'amour régulièrement pour être en bonne condition mentale et physique? Se priver (ou priver l'autre) de sexe est-il comparable à se (le) priver de sommeil ou de nourriture?

Parce que ces questions se posent encore souvent, mais aussi parce que les idées reçues sur le sujet font le lit de conceptions sexistes et masculinistes du couple et de la sexualité, j'ai voulu mettre les choses au clair avec le Dr Patrick Papazian, médecin sexologue à Paris.

...